Brandi par l’ex-ministre du logement Guillaume Kasbarian comme un totem, le logement locatif intermédiaire interroge : qui peut accéder à cette offre et dans quels territoires ? Radiographie de ce logement dit « LLI » que la nouvelle ministre du Logement, Valérie Létard, devra décider d'appuyer ou non...

Les difficultés d’accès au logement des agents affectent à la fois leur pouvoir d’achat, la qualité de vie au travail et l’attractivité des collectivités territoriales. Face à cette situation, des propositions d’évolutions nationales et des initiatives locales tentent de corriger le tir.

Logement social atrophié, parcours résidentiels à l’arrêt, prix prohibitifs dans les métropoles et offre atone dans tout le parc privé... L’accès au logement est plus que jamais cadenassé. Cette situation ne date pas d’hier, mais elle concerne de nouveaux ménages et s’étend à des territoires jusqu’ici préservés, comme le périurbain. A ce tableau peu réjouissant se greffent divers obstacles pour les maires, des défaillances de l’Etat en matière d’hébergement d’urgence en passant par les recours de riverains contre des projets de construction, sans oublier les locations touristiques de courte durée qui cannibalisent le parc privé.

Encadrement des loyers, rénovation de l’habitat ancien, accession sociale... Plusieurs dispositifs existent pour encourager le parc privé à produire des logements abordables. Avec des résultats largement insuffisants.

Les « travailleurs essentiels » ou « key-workers » doivent-ils avoir un accès priorisé au logement au nom du bon fonctionnement des services publics ? En vogue, l’hypothèse se heurte pourtant à un mur : celui du stock de logements, insuffisant.

Boom démographique, flambée des prix, pénurie de logements abordables notamment de petites comme de très grandes surfaces ou bien encore de HLM, spéculation foncière… Le périurbain n'est pas épargné par la crise du logement, loin s'en faut. S’y loger est devenu quasi mission impossible pour les primo-accédants. ZAN oblige, ces communes et villages de grande couronne doivent qui plus est imaginer un autre modèle d'aménagement que l’extension urbaine dont elles ont usé et abusé jusqu’à présent. Les périphéries des grandes villes échapperont difficilement à une mue architecturale et urbanistique d'ampleur.